L’Héliotrope possède une originalité visuelle. Bien qu’opaque, qu’elle soit polie ou brute, sa couleur verte est contrastée par des taches rouges, telles des taches de sang qui seraient tombées sur la roche. En Anglais, on l’appelle d’ailleurs bloodstone, pierre de sang, à ne pas confondre avec la pierre de sang du dragon. Notons tout de même, que l’appellation « héliotrope » a également été donnée à une plante vivace sans rapport apparent avec le minéral.

Ce nom vient du grec hélios (soleil) et trope (tourné vers), citée pour la première fois par le fameux naturaliste Pline l’Ancien. Trempée dans l’eau puis tournée vers le soleil, nous pourrions voir apparaître les taches de sang, telle une révélation. On la retrouve aussi sous le nom plus commun de jaspe sanguine ou pierre des martyrs. En effet, au Moyen-âge, on conta de cette pierre qu’elle portait le sang de Jésus, s’écoulant sur le sol lors de sa crucifixion. On pensait d’ailleurs qu’elle apportait la guérison de tous les maux et que placée sur une plaie, elle stoppait les saignements. En cataplasme, elle en aurait sauvé plus d’un des morsures de serpents et de leur venin…

A des fins magiques, on conférait à cette pierre le pouvoir d’influencer le climat et de déclencher des tempêtes, lorsqu’elle était placée dans de l’eau sous les rayons du soleil. Mais également de donner le pouvoir d’invisibilité à son détenteur ! Dès l’antiquité d’ailleurs les pierres naturelles d’héliotrope furent utilisées, polies et taillées puis montées en bijou ou en sceau ou sculpture sur lesquels figurent des inscriptions ésotériques.

Les gemmes de pierre brute sont extraites des gisements d’Inde, de République tchèque, Russie, Chine, Australie et Brésil.