Le Jade est une pierre porte bonheur, utilisée depuis l’ère des Mayas. Mais c’est surtout en Orient et notamment en Chine que cette gemme verte, à la brillance du verre plus ou moins opaque, trouve sa plus grande notoriété. Un dicton chinois dit même : « On peut estimer l'or, mais le jade est inestimable ». En Asie, il est d’ailleurs de coutume d’offrir un jonc de Jade aux jeunes filles pour les protéger, les plaçant sous les meilleurs auspices, et leur apporter bonne fortune tout au long de leur vie.

Les peuples amérindiens utilisaient cette gemme naturelle pour traiter les affections rénales. Son nom lui fut attribué en 1569 lorsque les conquistadors, reconnaissant ses vertus thérapeutiques, l’appelèrent piedra de ijada, pierre pour la fosse iliaque.

Les pharmaciens de l’époque, pour son pouvoir de guérison sur les reins et les calculs rénaux, la baptisèrent Lapis nephriticus. C’est pourquoi aujourd’hui nous pouvons découvrir que le Jade peut se décliner sous divers noms : (Jade) néphrite, Jadéite ou Jade et Chloromélanite.

Il est important de noter que ces 3 noms sont en fait, 3 espèces de minerais bien distincts. Autrefois considérée comme une seule et même espèce, les progrès de la chimie du XIXème siècle, a permis aux gemmologues de faire leur différenciation.

Dans la Chine impériale, le jade, appelé yu, était sacré et cette pierre fine fut taillée en sabres et épées, pour symboliser la puissance de l’homme, durant les dynasties des Shang (XVI/XVIIe siècle - Ier siècle av. J.-C.) et des Zhou (771-257 av. J.-C). Il existe d’ailleurs bons nombres d’histoires concernant l’utilisation et la symbolique céleste données par les dirigeants de l’ancienne Chine. Un sceau de Jade, représentant l’unification de la Chine, fut commandé aux artisans bijoutiers par le premier empereur Qin. Cet objet symbole de longévité et de prospérité, accompagna le règne des divers empereurs de ce pays.

Pour les chamans le jade est la représentation physique des essences du Ciel et de la Terre. Des languettes de Jade gravées étaient utilisées à des fins de guérisons miraculeuses ou dans le but d’annoncer aux dieux une nouvelle accession aux trônes. Retrouvé lors de fouilles archéologiques dans des tombeaux, le Jade cousu sur des costumes lors de rites funéraires, protégeait les corps de la putréfaction.

Fortement empruntés à la culture chinoise, bon nombre de dictons ou de mythes subsistent autour du Jade. Nous retrouvons notamment le proverbe, remontant à l’année 550, « être plutôt un fragment de Jade qu'une tuile d'argile entière » symbolise l’honneur et la vertu, d’un guerrier aux qualités hautement glorifiées en Chine, préférant mourir que d’abandonner son clan ancestral. Toujours en référence à la vertu on dit qu’« Un homme de vertu n'enlève pas son bijou en jade sans raison valable. »

Les vertus attendues des femmes, de l’ancienne Chine, étaient la pureté et la chasteté. On disait donc que la femme idéale était « pure comme le jade et translucide comme la glace ».

Mais encore, selon la mythologie chinoise que « Le phénix ne se pose que sur des pierres en jade ».

Confucius aurait même comparé la douceur agréable de la pierre de Jade à la bienveillance, sa dureté à la droiture, la diversité de ses couleurs à l'esprit d'initiative et sa translucidité à la fidélité.

Enfin cette pierre gemme était symbole de richesse et illustrait le rang et le statut de ses propriétaires. Elle était alors portée, par les femmes de la noblesse en bijoux, parures et ornements, tels que boucles d’oreilles serties, cabochons montés en bague, pendentifs ou colliers, bracelets et autres atours.

Aucun étonnement à retrouver les principaux gisements de Jade en Chine, Birmanie ou Russie. Mais également aux Etats-Unis, en Italie ou au Moyen-Orient.